GPL
Hier soir, en rentrant du travail -notez qu'il s'en est passé des choses sur ce foutu trajet- j'ai fait une rencontre que je qualifierais de "cocasse".
Un homme m'aborde dans la rue. Moi, j'ai pris le rythme des gens qui travaillent "à cent à l'heure", sans raison précise. Connaissant le chemin, je trace la route tout en lisant : il était hors de question de lâcher les péripécies de mes personnages comme ça. On tente de me suivre. On me rattrape. On me parle !
Je ne me souviens plus des premiers mots de cet homme. j'avoue avoir surtout eu du mal à comprendre ce qu'il disait, ayant un fort accent africain. Très rapidement il me demande si je suis française. Ah tiens ? C'est un nouveau critère. Je réponds que oui mais que je n'ai pas envie de tailler la bavette avec lui parce que je lis. Il s'en fout visiblement. Il insiste, doute de ma nationalité. Je fais quoi : ma carte d'identité suffit ou il veut l'arbre généalogique ? Bon de toutes façons, je n'ai pas envie de m'attarder. Je le connais le discours. Il enchaîne tout de suite sur la question fatidique : "vous êtes mariée ?" Prévisible mon gars ! Ma réponse elle est toute faite ! "oui !" Dans Ces cas-là, mon "petit ami imaginaire" refait surface. "Ah bon et depuis combien de temps ?" (il y a une date de péremption ? ou une période d'essai ?) Là, je fais une erreur fatale : "euh bah en fait, on n'est pas tout à fait mariés" ... Oui bah j'ai le droit de mentir ? De toutes façons, jamais déjà commencé, alors ça de plus ou de moins... "Ah vous voyez, vous commencez à me mentir"... Ça y est, je suis foutue, je vais être accompagnée tout le long de mon chemin. Je renonce à mon livre. "Et vous avez des zenfants ?" Là, il m'énerve sérieusement, en plus, il remue le couteau dans la plaie, le bougre ! "naaaaan !". " Et vous avez quel âge ?" .. je vais m'évanouir ...je susurre inaudiblement "30..." Là il s'emballe : "Comment ça à votre âge vot' copain il vous a pas enco' fait des zenfants ? C'est qu'il ne doit pas assurer ..." Et là, il regarde sans aucune gène mon décolleté... ça faisait longtemps : j'avais tenu toute la journée sans avoir eu des yeux rivés sur la naissance de ma poitrine ... c'en était presque louche ! Et ça va être de ma faute, encore, si j'avais mis un petit top à bretelles ? "à moins que ce soit vous qui savez pas y faire ?" ....bah voyons ... Il m'analyse maintenant ..oh mais que cette conversation est intéressante ! Je reprends mon bouquin, ça suffit, ce n'est plus drôle ... jusqu'au moment où il me dit sérieusement : "tu me goûterais, tu ne pourrais plus te passer de moi tu sais"...JAMAIS je n'avais pas entendu cette expression. Je tente de ne pas m'arrêter, de ne pas piquer un fou rire mais ça me démange...Je lui réponds gentiment que je ne vais pas prendre le risque. Il finit par s'en aller. Une autre "proie" en vue, peut-être ? Et je suis rentrée chez moi, me marrant toute seule dans la rue !