Faites chauffer la carte bleue !

C’est pas si évident de ne pas être frustrée parfois. Long est encore le chemin jusqu’à la sagesse pour une Miss comme moi !

Un samedi comme un autre.

Déjà, il ne faut pas perdre de temps, parce que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, paraît-il, alors je pratique et fonce chez le vétérinaire qui me tripote Monsieur Chien dans tous ls sens, m’assène de conseils avisés qui me coûtent à chaque fois un peu plus, et une piqûre qui est sencé me rassurer pendant un an, le tout pour la maudique somme de 94 €. Et les chiens du quartier, ils ressemblent plus à des chiens de combat ou des corniaud sans allure, qu’à des bêtes de concours !

Puis gonflée par de bonnes résolutions que je m’évertue de tenir, je file au centre commercial le moins pourri et le plus loin pour acheter mes nouvelles lunettes. Et puis là, j’en essaie des belles, des moches, des discrêtes ou des arrogantes. Une bonne demi-heure à hésiter, réfléchir et douter. Et puis je repars mi-soulagée, mi-inquiète lorsque mon amour me verra avec, munie d’un bon pour aller les retirer dans une semaine. Le tout pour 186€. Et elles risquent même de ne pas plaire du tout à mon homme.

Usée voire anéantie par plus de trois heures à arpenter ce centre commercial bondé à la recherche d’un auto-cadeau compensatoire qui se serait sûrement soldé ce jour-là par un habit quelconque, je renonce et fait demi-tour pour rentrer retrouver mon homme qui m’attendait sagement à la maison.

Il a du mal à me croire, mes je suis rentrée les mains vides. Exploit félicité et propos encourageant la récidive, je sens dans le regard de mon homme fierté et tendresse. Oui, je peux faire les magasins sans rien dépenser ! « Euh, pas tout à fait, mon amour, j’ai quand même dépensé 280€virtuellement aujourd’hui … ».

Alors forts d’un dernier élan de courage et mis à l’évidence devant la désertion des aliments dans notre frigo, nous sommes partis, tels des furies limitées par le temps, à la grande surface la plus proche. Alors là, affamés, nous avons dévalisés les rayons uns à uns. Du fromage inconnu corse, aux confitures aux parfums exotiques voire même au dentifrices « + de 3 ans » et « + de 7 ans », je crains que tout y est passé. Alors, immanquablement à la caisse, l’hôtesse nous a demander de bien vouloir insérer notre carte bleue et de composer notre code à l’abris des regards indiscrets. Plus de 100€ encore. Et en voiture Simone !

Alors, je n’ai pas à culpabiliser de m’être acheter au milieu de tout ça deux ravissants petits hauts d’été qui m’ont malgré leur prix, délestée d’une belle frustration sous-jacente !