La thérapie du bonheur

Il y a des gens qui laissent des traces dans la vie, pas forcément pour les raisons prévues. Je me souviens d'une prof, à la fac qui débordait bien souvent de son rôle. Je l'adorais. Je l'admirais aussi avec sa force, son équilibre apparent et ses failles perceptibles.

Elle avait dit, un samedi matin, au milieu de théories sur la gestion d'un service documentaire peut-être ou de la communication à appliquer, qu'il était primordial d'avoir au moins un petit bonheur par jour. Et elle s'était arrêtée là dans son cours. Mes yeux se sont illuminés. Elle nous a demandés de dire chacun quel était notre "petit bonheur du jour". J'écoutais les réponses certes, mais surtout observais chaque personne, ses réactions et son niveau de compréhension.

Depuis, souvent, je me rappelle ces petits bonheurs du jour. Parfois je les provoque : il faut savoir se faire des cadeaux! Parfois ils arrivent à moi "comme par hasard", enfin, sans aucun hasard en fait.

Je me sens fatiguée. J'ai des courbatures. J'ai couru. Je me suis perdue sûrement. La grisaille gagne du terrain. Alors, l'effet "petit bonheur" doit sortir de son chapeau. Et les souvenirs rose bonbon de cette journée presque terminée ressurgissent sans aucun problème. Et le sourire réapparaît comme par magie.

Premier sourire : un homme défasé me demande une cigarette dans la rue. Je lui offre ainsi que mon écoute et mon attention. On se souhaite une belle journée avec un beau sourire (édenté pour sa part).

D'autres sourires : dire "bonjour" à mon chéri, croiser son regard et se parler en silence, se frôler discrêtement, rire.

Et encore, travailler calmement, résoudre des problèmes puis accélérer le rythme pour de nouveau finir la journée avec sérénité.

Prendre un instant d'arrêt et caresser en douceur Monsieur Chien très câlin ces jours-ci.

Manger dans la casserole et la jeter après avec son contenu.

Jeter de la paperasse inutile aussi, s'alléger encore.

Savoir que ces cartons qui m'entourent, ils sont faits pour nous ; que ma présence est attendue et désirée. Et que mon amour s'occupera de moi. Et revoilà le sourire qui s'installe sur mes lèvres et dans mon coeur !

Comments

[sylvain]

Non, je n' ai pas envie de faire le grincheux de service.Du tout.
Mais tout ça m' amène à gamberger un peu : ce conseil que donne la prof dans l' histoire que raconte line ressemble un peu à une recette du bonheur... et je n' aime pas trop les recettes (même bienveillantes)car elles réduisent(beaucoup) les choses.
Quoi, comment ça, môôssieur, on vous dit d' ouvrir les yeux sur la vie et ça ne vous plait pas ?
Non. Tout à fait d' accord pour savourer la magie de la vie.Maintenant il me semble que derrière ça, il y a un problème de fond: pourquoi avoir besoin de recourir à une stratégie consciente pour s' émerveiller ? Tout ça ressemble de beaucoup à de l' auto-persuasion, non ? Ca m' évoque le sketch de Dany Boom: je vais bien, tout va bien...
Mais non mec , t'as rien compris :ici on te dit juste chacun ce qui nous fait plaisir (au passage, pourquoi personne ne parle de sexe, c'est bon aussi non ? . Trop intime ? Ou trop vrai ? Ou pas si bon que ça ?)
Et puis, c'est bien gentil une recette mais quand c'est le cataclysme à l' intérieur de nous , cette recette ne vaut plus grand chose...
Autant écoper des trombes de larmes avec une petite cuillère sur le navire ...
Derrière ça, moi il y a deux questions qui me paraitraient intéressantes . Qu' est ce qui te courbature au fond line ? Qu'est ce qui t' a vraiment forcé à courir, shopgirl ( j' aime bien ce pseudo)?
Pour avoir longtemps été dans la tempête,je dirais que cette manière de vivre ne vaut pas grand chose si elle n' est pas ressentie de l' intérieur.. si l' émerveillement et la joie font partie de nous. Vraiment.
Alors tout cela devrait m' amener à trouver le message de Jérome plutôt sympa .. eh bien même pas, je trouve ça un peu creux.. jérome racont qu' il est heureux...mais je m'en fous moi de sa jouissance.. et puis surtout le bonheur(?) étalé ainsi m' agace pour son côté sirupeux...et ce genre de gens heureux me semble tout aussi aveugle que ceux qui n' arrivent pas à voir la vie..
C'est génial de savourer une clémentine mais c'est bénêt de l' écrire et s' arrêter là. Tu n'as donc jamais de manque, jérome ?
Même si on s'émerveille vraiment( sans recette) , ne nous manque-t-il pas toujours quelque chose, quelqu'un,quelque part?
Voila, sur ce je vous embrasse les filles.
Sylvain.

[shopgirl]

Si c'est pas beau la vie ...
Je suis une adepte des petits bonheurs parce qu'à force de courir, je me suis rendue compte que j'en ai oublié en route, pdt des années alors je les ramasse maintenant.
Ne serais ce qu'un sourire en lisant un blog...
Une chanson que j'aime, un parfum qui flotte dans l'air, un fou rire oublié et qui revient comme par suprise ....j'en veux des tonnes :)

[Miss Line]

ah, pas bête Wonder !

moi, je vise haut là : mon bonheur serait que ce déménagement ce termine et d'être entourée des gens que j'aime (bah quoi, j'ai pas le droit ?)

Et OUI je fume au lit actuellement et je mange dans la casserole et je fais pipi la porte ouverte : ça gène qui dans l'histoire ? non mais !

[wonderwomette]

...s'il faut tout mélanger Jérôme... le bonheur ne s'assimile pas à manger une clémentine (même deux !). C'est un bonheur pour toi car tu dois être heureux dans ta vie. Non ?

[jerome]

Il ne faut pas avoir un petit bonheur par jour,
mais au moins un petit bonheur PAR HEURE.
par exemple, si je prends mon cas personnel depuis ce matin:
à 7h30 je me suis levé et dit bonjour à ma chérie : bonheur
à 8h15 j'ai pressé des oranges : bonheur
à 9H15 j'ai alimenté mon blog avec des images : bonjeur
à 10h15 : j'ai mangé une clémentine : bonheur
à 11h00 : je vais manger ma deuxième clémentime : bonheur ..
Faut pas faire plus compliqué , le bonheur c'est la simplicité.