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De quoi sera fait demain ?
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5 septembre 2005

Sensations aquatiques

Il y a des lieux qui en eux-même me font du bien, m'offrent de l'énergie, me ressourcent.

Je me remémore une plage, non loin de Cabourg, déserte. Le ciel est gris. Un petit chemin me mène vers l'étendue désirée. Je me retrouve sur une dune, le paysage est à moi. Il est là pour moi. Je l'admire, le respecte, l'apprécie.La mer est aussi grise que le ciel, les deux se rejoignent pour se confondre, s'enlacer. Le roulis des vagues s'impose envers tout autre bruit environnant. Il n'y a plus qu'elle et moi.
Tous mes sens sont en éveil, le massage que me fait le sable fin entre mes doigts de pieds, l'iode revivifiante qui m'enivre, la douceur des vagues qui bercent mes oreilles, le sel qui se dépose sur mes lèvres, l'explosion des couleurs de cette immensité aquatique que l'on ne retrouve sur aucune palette de peinture.

J'avance, attirée inexorablement par elle. De la douceur du sable sec, je passe aux petites flaques laissées par la marée. Mes pieds s'enfoncent dans le sable, l'eau est chaude, accueillante. D'un endroit à l'autre, la surprise est incessante. Mon pied droit s'enfonce d'avantage que le gauche, je me blesse sur un coquillage coupant, j'effleure des algues échouée. Et les mouettes qui au dessus de moi sont là, gardiennes du temple, pour m'observer.

Le contact avec la premier vague est encore un choc. Il me rappelle la violence de l'élément. Sa difficulté aussi de l'aborder. Le froid et le sel pincent chacun des pores de ma peau. Mais me caressent aussi. Le va et vient du roulis me berce tout en séduction, comme un appel auquel je ne saurais lutter.

Regardant au loin, j'avance, inexorablement. Affrontant la vague arrivante et aidée par celle qui se retire. Je ne peux résister. Je commence à remonter mon pantalon. Au fur et à mesure du rappel de la toile de jean mouillée. Elle se fait de plus en plus accueillante. Enivrante. Elle me séduit et je ne saurait y résister.
Je marque une pause. M'arrête pour découvrir chaque nouvelle vague naissante, une timide, une autre plus virulente. Une m'offrant toute son écume et l'autre me poussant sur la pointe des pieds.

Je respire. Et accepte enfin, habituée au froid qu'elle décide de m'offrir, de me laisser totalement pénétrée par elle. Un demi-tour furtif s'impose, pour hôter mes vêtements. Ma peau se contracte face au froid de la mer. Mais l'envie est plus forte que raison. J'avance sûrement maintenant. Elle frôle mes cuisses. Puis se décharge sur mon ventre. Le plus dur est passé. J'attends la vague à laquelle je vais m'offrir, et celle bien haute, bien ronde devient l'objet d'un plongeon libérateur.

Sous l'eau, j'ouvre les yeux pour voir la face cachées des vagues qui passent sur mon dos. Tantôt je me laisse guider par elle et pars à la dérive, tantôt d'un mouvement de mon corps, je lutte contre elle lui indiquant le chemin que je souhaite parcourir avec elle.
Je relève la tête. Bois quelques tasses. Me sens submergée, envahie. Je me retourne, une haute vague me cache la plage derrière moi. Il n'y a plus qu'elle et moi, elle m'a acceptée. Mais je sais que je ne dois pas considérer l'avoir apprivoisée. Elle sait se faire à la fois offrante et résistante. Et je tente de suivre son rythme. Ne pas bouger, saurais me rendre, saurais accepter le froid qui la rend si capricieuse.

Elle est intarissable, ses vagues reviennent sans cesse, parfois hautes, parfois claquantes, cinglantes même. La fatigue m'envahie. Sagement, je retourne vers la terre. Retrouve le sable sous mes pieds. Laisse le vent sécher ma peau tout en l'admirant. Je la remercie de ce cadeau merveilleux qu'elle m'a fait. Puis retourne vers le petit chemin, n'osant la regarder une dernière fois, parce que même si elle reste là, même si elle est intemporelle, chaque rencontre, chaque communion avec elle est différente.   

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Commentaires
M
Pendant ma lecture, j'ai aussi eu cette impression de vagues venant me lécher les pieds ...<br /> J'aime assez peu l'eau dans le sens où elle me fait peur, je n'ose pas m'y aventurer mais je rêve de pouvoir un jour trouver la personne qui saura me donner confiance ...<br /> (Jeune homme beau si possible ;) ) <br /> Il faut dire aussi que là j'écoute "l'été indien", pour le romantsime , ça aide !<br /> <br /> Je suis bélier mais j'ai failli être un taureau si j'avais un garçon , je vous expliquerais ma théorie si vous êtes sages ;)
M
Bande de fausses poissonnes !!! Moi je suis poisson et voudrais bien de temps en temps me transformer en sirène.. <br /> Et puis, même si je suis restée à banlieue-plage cet été, l'imaginaire est une force merveilleuse pour des voyages immobiles..
C
CHIC , TERRIBLE ......<br /> Une autre ............;<br /> moi aussi je suis poison et je n'aime pas l'eau !!!!
C
Comme ça fait plaisir de constater que tes vacances de cette année soient encore aussi présentes dans le moindre de tes ressentis !!!!!
W
De très belles sensations... très bien racontées. Mais moi, je crois que je n'aurai pas été plus loin que le gros doigt de pied : suis trop frileuse. Et en plus, j'aime pas l'eau ! Pour un poisson, c'est pas gagné.
De quoi sera fait demain ?
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