D'un air à l'autre
Je me demande quelle est l'enclume qui m'empêche de sortir du lit dès le retentissement de l'alarme du réveil (elle ne me dérange pas celle-là, et pour cause, je ne l'entends pas). Merde : 3/4 d'heure de retard ! Bon, c'est parti : à fond les manettes, Miss Line ! Votre mission, si vous l'acceptez, et même si ce n'est pas le cas, c'est d'arriver à l'heure au travail.
Je file dans la salle de bain. Retire de façon anarchique ce que j'avais sur moi. J'allume la radio, prends ma brosse à dent, et c'est parti, le show peut commencer ! D'abord, je me suis trémoussé sur les Blues Brothers "everybody need somebody to love"... Je faisais les choeurs et la chorégraphie. Je file sous la douche. "Take me out" : Franz Ferdinand, j'adore ! Je continue à tue-tête ! Ça y est, c'est définitif, je suis réveillée. La Grande Sophie me chante "du courage" lorsque je cherche quelque chose à me mettre sur la peau. Monsieur Chien sorti au pas de course ... "tout le bonheur du monde dans la tête". Je remonte mes cinq étages telle une championne olympique, les ondes (gagné !) de la radio rock continuent de m'envoûter : "sous le soleil de Bodega" . Wahoo, les Négresses Vertes... mes annéess fac ! Là, je me revois danser, un verre à la main sur les tables du "Comptoir des facs"... Je rêvasse. J'attends que la chanson se termine. Je réfléchis, il faut que je fasse le tri dans mes vieilles cassettes audio : le meilleur est dedans !
Chanson terminée, c'est parti pour une folle journée de travail. Bataille perdue contre la photocopieuse : "when I was a child, I was a Jedi"... Je cours dans tous les sens ... La radio est loin derrière moi mais m'a imprégné d'ondes énergétiques à la limite du dopage. "tin tin tin tin, tin tin tin, tin tin tin ... cocaïne" (oh ça va, c'est Clapton !).
Midi. Une partie du travail se termine. Synchronisation, je m'arrête, respire un grand coup et ...entends les oiseaux chanter. Il n'y a rien de mieux pour me rendre heureuse. Je descends dans le jardin. M'assieds. Regarde le ciel et les arbres et écoute cette merveilleuse symphonie.
Je retourne au travail, appaisée, heureuse mais quelque peu perturbée par cette "onde sensuelle" (tiens, il me manquait M) qui m'envahit depuis le réveil. Je vais tenter de reprendre mes esprits. Un foutu tableau excel m'attends depuis trois jours. Je vais enfin l'affronter. Wahoo, il a eu ma peau ! Six heures dessus. Plus de musique. Fatiguée. Vidée.
Je rentre chez moi. Me promène calmement avec Monsieur Chien. J'entends le vent dans les arbres. Respiration.
Une chanson me bercera ce soir, celle de Norah Jones : "come away with me in the night...", et me laisserai enfin portée par une onde calme et paisible...