Good vibes
La ronde des hôpitaux suit son cours.
Le lardon et moi commençons à être familiers de cet hôpital parisien dédié aux enfants. Bon, certes, on a failli se perdre mardi non loin de la morgue mais j’ai très vite rebroussé chemin.
J’apprends à me méfier de ce qui est écrit parfois (des conclusions médicales contradictoires, des convocations à des rendez-vous fantômes) et m’accroche pour tenter d’avancer d’examen en examen, de consultation en consultation vers cette opération qui se prépare peut-être bientôt.
Heureusement que mon Lardon ne souffre pas. Il va bien. Il grandit, change, m’émerveille et fait râler la nounou de la crèche qui le trouve limite capricieux (pauv’ conne !).
Je pensais que je finirais pas tomber. Non. Je vascille souvent. Je doute beaucoup de moi. Mais je tiens debout. D’ici quelques temps, j’espère pouvoir être fière de moi. Et en même temps, c’est tellement normal.
Mon chéri, le Grand, l’amour de ma vie, aussi est parti un jour aux urgences. Des douleurs insupportables. Une « grande urgence », comme ils disent à l’hôpital. Il a fallu faire vite, efficace.
Ils m’ont aussi fait peur. Très peur.
J’ai eu des nuits seule dans mon lit à me demander quand il reviendrait se coller contre moi en dormant.
Il est revenu. Je peux de nouveau blottir mes pieds glacés sous la couette contre lui. C’est si bon.
Le planning des semaines à venir commence à se définir. Il y aura sûrement encore beaucoup d’heure à passer dans des salles d’attentes, sûrement à l’hôpital aussi. Moi qui voulais profiter des beaux jours pour planter des jolies fleurs sur mon balcon et peindre des meubles pour les enfants, je mets ces projets en suspends. Peut-être aurais-je le temps, l’envie. Peut-être pas. On verra.
Hier soir j’ai apprécié de promener Monsieur Chien tranquillement dans les rues calmes après l’orage de ma banlieue rouge. Les couleurs, les odeurs semblaient exploser après avoir été anéanties par cet orage.
J’ai aperçu des jeunes gens danser dans une salle des fêtes hier soir en promenant Monsieur Chien. Tous des blacks, ils faisaient vibrer leurs corps habillés de mille couleurs sur des musiques enivrantes créoles. Ils m’ont donné envie. J’ai retrouvé un instant le sourire grâce à eux. L’envie de danser.