Mes lectures quotidiennes
J'aime les blogs. Le miens, les vôtres. Il y a ceux qui sont liés au miens, que je visite quasi quotidiennement, comme on prendrait des nouvelles de vieux amis de route. Il y a ceux que je découvre au détour de commentaires faits ici et là. En surfant, comme on dit, souvent au hasard. "En surfant au hasard" … que de mots que je n'aime pas. Et que j'emploie pourtant.. La communauté blog -si tant est que l'on peut nous appeler ainsi, j'hésite- est riche, dense, si diversifiée et multiple que l'on y perdrait la tête ; il est comme le monde des livres : il faudrait se résigner à ne pas tout lire, tout connaître. Comment se plonge-t-on dans un livre ? Pourquoi lisons-nous celui-là au détriment d'un autre ? parce que ce sera toujours au détriment d'un autre, puisque le temps s'écoule inexorablement. Il m'arrive souvent et depuis toujours de me dire :"je voudrais lire ce livre", "il serait temps de m'attaquer à Proust" (pour l'instant, il m'impressionne trop pour l'affronter), "j'ai encore envie de m'évader avec Loti" ou "promis, je lirai Céline sans penser à sa misanthropie écoeurante", "cette fois-ci je ne passerai pas à côté du dernier Christine Angot"… Et puis, je vais dans une librairie, et c'est l'envie du moment qui prime, l'instinct, je ne sais pas, et me voilà partie, momentanément heureuse, avec trois ou quatre ouvrages sous le bras. Que je lirai, ou pas… Coumarine évoquait sa relation à l'écriture, dans laquelle je me retrouve. Je me sens tout de même plus brouillon dans ce relationnel à l'écriture, en friche. Je ressens un tel plaisir, de la colère, une douleur parfois, mais souvent un besoin qui me guide, qui m'envoûte presque, jusqu'à ce qu'un texte soit enfin accouché. Il en est de même pour la lecture. Je lis moins depuis que je partage ma vie avec cette jolie famille, ma jolie famille. Je culpabilise de cette infidélité que je fais aux livres, je suis en manque surtout des sensations rencontrées. Mais je m'aperçois qu'il ne se passe pas une journée sans qu'un texte me permette de m'évader, de m'ouvrir, de grandir. Ces textes sont souvent vos blogs. Rencontrés par des chemins de traverse, selon ma sensibilité. Mais en quoi consiste cette sensibilité ? L'important consiste en ces rencontres que je fais quotidiennement. Vous m'enrichissez. Merci