Les fluctuations émotionnelles
Je me surprends souvent valser entre bonheur, euphorie, plaisir, joie et tristesse, mélancolie, nervosité, sensation d'être désarmée. Cela est dû au temps qu'il fait parfois, mais aussi au ressenti de mon entourage.
Une amie m'avait dit, il y a très longtemps que j'étais une vraie éponge. Elle m'avait expliquée qu'il y a deux catégories de gens : les "éponges" et les "passoires"... bizarre...
En fait, le raisonnement est simple. Les éponges prennent ce qu'on leur déversent et l'engrangent. Les passoires, laisse filer l'eau, ne la retienne pas.
Je suis une éponge. Pas tout le temps, certes, parce que je sais que cela peut me nuire et que j'apprends petit à petit à me préserver. Mais quand il s'agit de chocs brutaux ou de personnes qui me sont chères, l'effet "éponge" est de retour. Je prends leur bonheur, je le partage avec eux. Et quelle belle communion ! Mais je prends aussi leur tristesse et l'intègrent. Cela va de la personne qui m'est chère, à la petite fille kurde en guenilles qui erre abandonnée dans les ruines de sa ville, voire même au héro de romans. Et quelle détresse de se sentir incapable de leur faire décrocher un sourire !
L'équilibre consisterait à prendre du recul. Est-ce nécessaire de souffrir avec ("compatir", selon l'étymologie latine) pour aider son prochain ? Faut-il être au contraire être totalement égoïste et fuir tout vrai relationnel ? Faut-il un subtil mélange des deux ?
Je ne suis pas encore parvenue à cet équilibre. Je revendique aussi cette capacité d'empathie. Et la souffrance d'autrui me fait souffrir aussi, un peu.