C'est pas une sinécure !

Ca commence bien : "mince, comment ça s'écrit sinécure" (oui, oui, dans mon for intérieur, je me dis "mince")

Du coup, j'ai ressorti mon cher ami "le Petit Robert" (c'est un acte politique pour moi d'ouvrir cet ouvrage si précieux !). Alors, sinécure : charge ou emploi où l'on est rétribué sans avoir rien (ou presque rien) à faire ; situation de repos.

Eh bien voilà, c'est pas une sinécure ma vie ces jours-ci ! Chômage. Ca y est, elle râle encore ! Mais non, je veux juste me plaindre un peu. Ca coûte rien ça ? Pour ceux qui ne connaissent pas ça : le fait de ne pas travailler au sens le plus commun du terme, et bien, c'est fatiguant parfois ! Non ? Siiiiiiiiii !!! Ok, je me lève plus tard que le commun des mortels (le pied !!), mais j'ai le droit au réveil en fanfare des voisins (je me demande si mon voisin d'à côté sait que pour communiquer, crier n'est pas le seul moyen ... et dès 6h, il à la pêche celui-ci !). Je reste sous la couette : acte de résistance. Et puis, quand l'immeuble se calme, je me lève à mon tour. Petit dèj tranquille. Sortie du chien en décalé. Et puis c'est parti ! Le ronron de l'ordinateur. Mon CV a-t'il été consulté sur Monster ? Remise en question. Recherche d'annonces : admettre que mon secteur est bel et bien bouché, soumettre de nouveaux mots-clé, décider de changer de voie alors que le temps m'est compté. Pause. Ménage. Les moutons, ça craint d'autant plus quand on les cottoie à longueur de journée. Repas du midi. Passage à l'action : répondre aux annonces. C'est long. Pause. Faire ses comptes, demander des allocations, rappeler à sa propriétaire qu'elle doit envoyer des quittances quand moi j'envoie des chèques. Pause. Mon CV a-t'il été consulté sur Monster ? Deux trois candidatures. Pause. Le soleil se couche. Le chien doit prendre l'air, et moi avec. Ballade solitaire accompagnée d'un chien. Repas devant l'ordinateur. Une main sur le bouton vert qui fait office de souris. Mon doigt est marqué. J'ai des crampes. Pause. Repassage. Pause. Je suis peut-être passée à côté de certaines offres. Je refais un tour sur les sites d'emploi. Je fatigue. Je me glisse sous la couette. Mets l'ordinateur sur le matelas. Il ne serait pas temps de l'éteindre ?

Le chien regarde la télé. Ils peuvent se passer de moi tous les deux. Je vais prendre un bon bouquin et m'endormir en attendant demain...  

Comments

[Miss Line]

Ce qui est dur, c'est se coucher sans être fatiguée physiquement par sa journée. Et tourner dans son lit en se demandant comment on va pouvoir assurer le mois suivant.
Mais ce qui est encore plus dur, c'est le réveil. Il n'y a personne, rien, qui n'oblige à se lever autre que soi...
Je te mail rapidement chère J. !!!

[J.]

De rien... Tu sais, j'ai beaucoup, beaucoup souffert, de me coucher en attendant le lendemain ; et le lendemain, de le passer à attendre encore le lendemain. Et tout le monde qui me disait, Mais c'est super, tu as du temps... Du temps, mais quel temps, sinon celui d'une attente qui à force d'etre attente n'était même plus espoir ?

Alors voilà. En cliquant, droite, gauche, droite, hop, je tombe sur ton blog, et je trouve plein de mots qui me parlent (ah, la bouffe, aussi !), et je me dis, flute, faut bien lui dire, là, qu'elle n'est pas seule, ou du moins, que ses mots résonnent. Drôlement.

(Et n'hésite pas à utiliser mon mail si un jour tu en as envie.)

[Miss Line]

Merci beaucoup

Ton message, cher(e) J. est TRES touchant. Une belle surprise lue en ce dimanche encore marqué par la recherche d'emploi..that's life !

[J.]

Oui.

Juste oui : oui, d'adhésion, de compréhension.

Rien d'autre. Tu as tout dit, et bien dit.

Je ne peux que te dire que si je ne consulte pas ton CV, je te lis, là, tous les jours ou tous les deux jours, et je te comprends.